Biographie
Artiste incontournable de la scène ivoirienne, Kajeem fascine tant par son charisme que son engagement, son rayonnement et sa créativité. Son reggae-ragga fortement imprégné de soul et de rap, impose avec assurance un flow vif qui lui confère un style très personnel. Sa voix envoûtante puise dans l’arsenal de la littérature les munitions d’une poésie vivifiante au verbe incisif.
Kajeem naît à Treichville, l'un des quartiers chauds d'Abidjan, foyer culturel de la Côte d'Ivoire. Promis à une carrière diplomatique, il prend la "clandestinité" pour mettre en musique ses premiers textes en créant le Ngowa Posse en 1990. Il va écumer les scènes abidjanaises avec le MUR, Mouvement Universitaire du Rap, auquel il adhère en 1993 et dont il devient le toaster attitré.
Maîtrise de lettres en poche, il sort son premier album, Ngowa, et est désigné "révélation" au MASA Off, le Marché des Arts et Spectacles Africains en 1997. L'année suivante lui est décerné le titre de "meilleur artiste ragga". C'est alors qu'il fréquente la communauté rasta du Tafari Studio où est enregistré deux ans plus tard Revelation Time. Cet album connaît un large succès et marque le début d'un fructueux partenariat avec le CICR, Comité International de la Croix-Rouge.
Nominé "révélation hip-hop 1999", Kajeem affermit son style. Il va plus que jamais s'imprégner des rythmes du terroir africain. C'est cette ambiance que l'on retrouve dans La Voix du Ciel, album sorti en Afrique en 2000 et distribué en Europe en 2004. Cet opus le consacre au niveau national et régional comme une valeur sûre de la musique africaine et lui vaut plusieurs participations à l'étranger, dont l'Exposition Universelle Hanover 2000 en Allemagne, Le Montreux Jazz Festival, Expo.02 et le festival de la Cité en Suisse.
Kajeem est nommé membre d'honneur de la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire en 2004. L'année suivante, alors que son dernier opus est désigné meilleur album reggae par l'Eburny Music Award, il assure les premières parties de son ami Tiken Jah Fakoly à Grenoble et au Bataclan à Paris, ainsi que celles d'Anthony B et Sizzla en Hollande. C'est un succès. En Suisse, il collabore avec des artistes comme les Moonraisers ou Freebase Corporation pour qui il a composé La vérité rougit les yeux largement diffusé sur les radios.
Kajeem, tout en marquant de son empreinte les scènes européennes, reste très actif dans les milieux associatifs et humanitaires. Il collabore ainsi très étroitement à de nombreux projets musicaux produits par le CICR, dont les paroles et la musique du single Je dis respecte ! (2006), la musique du film Child Soldier (2004), et la direction artistique de L’homme, un remède pour l'homme (2002). Il signe également la musique de la campagne du Téléfood pour le FAO (2004).
A Abidjan avec le Fondy, à Marseille avec l'Ami et à Vevey avec le centre Equinoxe, il anime des ateliers d'écriture musicale axés sur le rap, auprès de jeunes en difficultés.
En 2007, Kajeem apparaît sur la compilation Décolonisons! Et soutient le projet de l'association Survie, en donnant notamment un concert mémorable à Paris.
Artiste militant, Kajeem exprime en français, anglais, espagnol et en baoulé, sa langue maternelle, le déchirement de son pays et les maux de notre société. La portée universelle de ses textes engagés est le reflet d'une génération consciente et positive.
Après avoir entraîné son public à la recherche de La Voix du Ciel, Kajeem est revenu en 2007 avec Positif, un album au timbre résolument ragga.
Riche de toutes ses expériences et rencontres, de ces dernières années de concerts et d’ateliers, Kajeem nous offre : Qui a intérêt ? son tout dernier album. Un album présenté par les spécialistes comme le plus abouti de sa carrière, et sacré meilleur album reggae 2008 en Côte d’Ivoire. Truculent, varié et surtout d’une extrême sensibilité, cet album constitue un pas décisif dans la marche de Kajeem vers les sommets. Ecoutez-le et laissez-vous donc captiver par la voix, la personnalité et les textes d’une des valeurs sûres de la musique africaine.