Le musicien portugais NORBERTO LOBO est l’un des guitaristes les plus prodigieux et saisissants de ces dix dernières années. Comptant parmi ses fans Gary Lucas, Ben Chasny, ou les regrettés Jack Rose et Naná Vasconcelos, Norberto Lobo puise son inspiration aussi bien dans les mélodies brillantes et mélancoliques de compositions contemporaines (Steve Reich, Jim O’Rourke, Paulinho da Viola…) que dans les harmonies issues d’un héritage de la samba et de la bossa.

« Muxama », sa dernière œuvre en date, est sortie en septembre sur le label lausannois Three:Four Records. Un nouveau chapitre accompli de son expression artistique à la guitare, résultant une fois encore du riche monde qui l’entoure, de sa puissante curiosité aux cultures d’autres pays, et de l’esthétique pointilleuse et inquiétante du langage musical avec lequel il nous bénit à l’aide de sa six cordes.

Le groupe français ARLT a sorti l’année dernière « Deableries », un troisième album en forme de recueil de chansons suaves, gondolées, radioactives, dont on ne sait pas très bien de quoi elles parlent, « si c’est de la mort qui vient ou bien du café qui brûle, si c’est de l’amour qui s’en va ou bien de quoi ».

Les mélodies vocales d’Eloïse Decazes et Sing Sing, poignantes, sont tissées à même les arpèges hirsutes, riffs erratiques, suite d’accords déglingués que lui tire d’une guitare antédiluvienne qui sonne parfois comme un vieux clavecin qu’on réveille. Sur ce disque, ainsi que sur scène pour cette date, on retrouve aussi le jeu de guitare poétique de Mocke et les architectures parallèles du centaure Thomas Bonvalet aux percussions, au banjo, à l’orgue ou à la flûte.

Ritournelles, contes, bruits bizarres, humour noir et rose, chamanisme, psychédélisme… Il y a un peu de tout cela dans l’univers étrange de Arlt.

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