Après avoir sorti son second album, « Dispossession », sur Mexican Summer en 2012, MIKE WEXLER s’est fait une belle réputation grâce à des chansons à la fois sombres, belles et hypnotiques. Avec une voix unique et un jeu de guitare singulier qui emprunte autant à l’école de Bert Jansch qu’aux rythmes des maitres brésiliens du genre, ce chanteur et guitariste basé à Brooklyn a persisté dans plusieurs vagues de musique folk contemporaine, sans jamais vraiment être absorbé par l’une d’entre elle.
« Syntropy », son troisième album qui paraît cet automne sur Three:four Records, enregistré avec les mêmes acteurs (Brent Cordero de Psychic Ills et Jordi Wheeler d’Amen Dunes, entre autres) que son prédécesseur, est le premier à exprimer pleinement l’intimité envoûtante de ses concerts.
BORJA FLAMES est de ces personnages dont on fabrique sans forcer les légendes : Espagnol exilé à Paris, il a notamment tâté du garage puis de la musique improvisée, expérimentale ou post-comeladienne. Charivari de ritournelles torves, madrigaux synthétiques, tout en motifs dérapants de guitares claires, percussions à la croisée du rythme de village et de l’agencement savant, évènements sonores incongrus, poésie (en espagnol) découpée au ciseau, entre parole d’oracle pété au vin rouge et haïkus envisagés comme des toupies, c’est bien d’une musique tournoyante qu’il s’agit ici, visant nettement la transe, l’étourdissement, malgré la grande douceur du geste.