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Sarclo Tout ce que vous devriez savoir sur Sarclo(ret), sans avoir jamais avoir eu la moindre envie de demander qui c'était... Sarclo, mieux connu des services de police sous son sobriquet civil de Michel de Senarclens, n'est pas né avec une cuillère d'argent dans la bouche. Non. Le jour qui vint la première fois balayer son œil égrillard au pied de la Tour Eiffel, le 17 juin 1951, vit aussi le dédain d'une mère paresseuse l'abandonner aux bras d'une femme du peuple, sa nourrice, sur le large sein de laquelle il ouvrit une bouche avide. C'était un dimanche. Cette poitrine plébéienne et dominicale en fit ce qu'il est encore aujourd'hui : un vulgaire cochon, un paresseux goulu, et peut-être un socialiste (cet auteur intègre me passera ma franchise). Happé par les migrations économiques d'un père âpre au gain, Sarclo fut déporté en Suisse une première fois, dans l'indifférence générale, le 12 juillet 1957. Pour se guérir d’une enfance piétinée (son dossier avec la petite fée blonde du jardin Galliéra allait aboutir), Sarclo revint à Paris et tenta de soutirer sa pitance en amusant les touristes avachis du plateau Beaubourg. Succès d’estime, surtout auprès de la police parisienne, qui en rigole encore entre deux Pastis et une bavure. Une deuxième déportation outre-jura, bien que plus musclée, fut salutaire pour Sarclo, qui de retour en ce jour du 24 septembre 1980 obtint par les poils un diplôme d'architecture et contracta un mariage tiré par les cheveux, tout en maugréant cette prophétie qui, à moins d'un miracle, devrait se réaliser sous peu : «Un jour, je reviendrai triompher à Paris». Cette coïncidence insignifiante montre bien la foi un peu sourde de ce luthérien lubrique, qui le poussa à créer Côtes du Rhône Productions l'année suivante, devant le manque d'intérêt complet des producteurs et malgré les conseils avisés de ses proches. C'est sous ce label qu'il produisit ce disque au titre perclus de modestie : "Les plus grands succès de Sarcloret". Depuis ce jour, le déclin de l'industrie phonographique bat son plein (je ne crois pas que je vais signer ce papier). Tout le monde connaît la suite : voguant de pataquès en sous-préfectures, cet éternel amoureux des arts et des lettres s'en alla planter ses mots acerbes dans les cœurs des innombrables amateurs de chanson romande que sont les Belges et les Québécois. Après une bonne douzaine d'albums, un prix Georges Brassens, un calcul rénal, plusieurs millions de kilomètres et quatre enfants (dont certains sont peut-être de lui), Sarclo nous revient pour planter ses mots acerbes dans le cœur des innombrables amateurs de… Ah…! Merde…! Ca, je l'ai déjà dit…