Après tout un tas d’aventures palpitantes au sein de différents projets plus incroyables les uns que les autres, je décide de prendre du recul pour murir un vieux rêve de projet solo. Personnel et introspectif dans mon écriture mais aussi dans ma démarche, je me lance dans l’enregistrement d’un premier EP en jouant tous les instrument et en enregistrant de manière autonome.
Nous sommes en juin 2019. Apprendre à jouer et accorder une batterie, apprendre à choisir et poser les micros, à utiliser un programme d'enregistrement, à préparer une cession pour le mix. Beaucoup d'aide et de conseils. On me prête du matériel, je n'ai jamais été autant entouré qu'en faisant un projet tout seul ! Beaucoup de phases de test, ma pré-prod est en route. Essayer des dizaines de guitares dans des dizaines d'amplis, chercher un son pour ce projet.
Puis apprendre à écrire avec soi-même.
C'est dans la contrainte qu'on est le plus créatif, et c'est dans l'intégrité qu'on se retrouve réellement soi-même : se fixer des règles simples.
- L'intégrité aura toujours le dernier mot.
- Chercher l'instant présent et la vie du morceau, garder les défauts, pas d'éditing.
- Faire quelque chose d'actuel dans le fond comme dans la forme ne sera jamais à propos.
- Chaque morceau pourra être joué guitare-voix sans se limiter à cette formule.
- Tout sera joué aux doigts.
- Les morceaux tiendront sur le jeu et pas sur des amas d'arrangements.
- Ne jamais se faire violence, vivre les choses, travailler dans le plaisir.
Le projet se dessine, la batterie prend naturellement une place importante. Il va me falloir un batteur en live. Quelqu'un que je connais très bien, avec qui je vais pouvoir partager ces choses précieuses et personnelles sans retenue. Quelqu'un d'émotionnel. Jay Vonlanthen, ami de longue date, est la première personne à qui je pense, il accepte.
Et mixons cet EP ensemble tant qu'à faire ! Etape remplie de moments forts en émotions, Jay travaille à une vitesse fulgurante en suivant les mêmes règles : ne pas dénaturer les choses, privilégier l'identité à l'efficacité, ce qui l’oblige à travailler hors de sa zone de confort ; tout comme pour le mastering final où Grégoire Pasquier du Studio de la Fonderie passe par de l'analogique pour colorer et laisser vivre le son.
Je ne sais pas vraiment ce qu'il en résulte. Trop peu de recul, trop d'émotions investies.
J'ai raconté ce que j'avais à raconter en toute humilité et je vais sortir cet EP la tête haute.
L'intelligence, le sound design, le music business ou ce qu'on est sensé faire au jour d'aujourd'hui ne m'intéressent pas. Je vais simplement partager ce projet avec les gens qui seront là pour l'écouter. Et j'ai beaucoup de chance d'avoir autant de gens qui m'entourent.