Maman est née au Maroc. Papa en
Algérie.
Moi, c’est Al-Walid, je suis né à
Genève, et c’est ici que j’ai grandi, que
je vis, que je crée. Mes parents m’ont
transmis deux piliers essentiels : la
reconnaissance envers mon pays natal,
la Suisse, et la fierté de mes racines
arabes. Ces deux cultures cohabitent
en moi, sans conflit, et nourrissent ma
vision du monde.
Je suis producteur, rappeur, ingénieur
du son, graphiste... On me dit souvent
que je touche à tout. C’est flatteur,
mais faux ; je suis surtout curieux,
passionné, et prêt à apprendre ce que
je ne sais pas encore. Issu d’une
formation artistique, j’ai toujours
évolué dans un environnement où la
culture n’était pas un luxe, mais un
mode de vie.
Casser les codes, c’est devenu un
réflexe. Le rap, je l’utilise comme
d’autres utiliseraient un Makarov : pour
faire sortir ce qui brûle à l’intérieur. Ma
musique, c’est des balles de colère,
d’amour, de lucidité brutale face à
l’hypocrisie ambiante.
Mon rap est souvent qualifié
d’alternatif. C’est logique : je suis
influencé par mes compatriotes
suisses, des artistes qui ont su
construire une scène singulière,
audacieuse, parfois déroutante.
Dans ce paysage, je n’ai pas peur
d’être un Wack MC ; au contraire,
j’assume mon étrangeté, je cultive la
différence. Je suis un amoureux de la
technique, des placements inattendus,
du texte ciselé. À Genève, on nous a
appris à ne pas copier, à forger notre
propre voix. J’essaie de perpétuer ça.
Et la scène ? Tu connais la réputation
des rappeurs suisses en live ? Moi
aussi. Et je compte bien l’honorer, pas
la trahir.
AL-WALID, FAIT À GENÈVE.