BUJULYNX
Artiste Hip-Hop gabonais connu pour sa prose engagée, Bujulynx a fait ses débuts dans le giron du collectif Zorbam Produxions, avec d’autres célèbres acteurs de la scène rap gabonaise (MovaizHaleine, Lestat XXL, etc.). Il se fait connaître à la fin des années 1990 avec son binôme Chef Keza, au sein de leur groupe Mudjah Soldiers. Durant une quinzaine d’années, le duo va multiplier les studios et les scènes, avec à la clé un street album (Rap’or2Guerre, 2008) puis un album (L’esprit2laGuerre, 2010) ainsi qu’un spectacle live (Mudjah Live Experience, 2011), résultat de l’adaptation de leur album par un orchestre composé d’instruments modernes et traditionnels, et par un DJ (DJ Prez). Dans ses précédents albums, Bujulynx libère un flow cru, venu tout droit des bas quartiers, qui reflète autant la violence du quotidien que la volonté d’en sortir. Un message d’espoir dans un écrin hip-hop hardcore aux beats lourds.
De 2006 à 2015, Bujulynx passe plusieurs années à s’impliquer dans le développement de la culture Hip-Hop au Gabon à travers le collectif Zion High qu’il créé et manage. De nombreux shows sont organisés, mais aussi des ateliers Hip-Hop dans l’enceinte du Lycée français de Libreville et à Port-Gentil.
Par la suite, au fil de ses circulations et rencontres, entre la France, l’Afrique du Sud, la Suisse et le Sénégal, le style de Bujulynx s’enrichit de tonalités multiples tout en affirmant de plus en plus sa singularité et son identité ; il s’ancre particulièrement dans les richesses linguistiques et musicologiques du vivier des sociétés initiatiques du sud du Gabon, dont Bujulynx est un initié. C’est à partir de ce terreau qu’il a souhaité concevoir son album, ce qu’il a accompli au travers d’une collaboration avec G-Menga (Studio Sans Frontières), un DJ et ingénieur du son dont les multiples compétences ont déjà été mises en évidence dans ses participations aux projets d’artistes africains de renom (Faso Kombat, Nash, Art Melody). Sur des productions de G-Menga en majorité, mais aussi NexQuick, Engone Endong et Lord Ekomy Ndong, l’album « Kumbula » a ainsi germé et muri ainsi dans les arcanes du studio Sans frontières, dans le Sud de la France, où Bujulynx résidait dernièrement.
« Kumbula » signifie en langue gishira du Sud du Gabon le « fusil nocturne », référence aux attaques mystiques bien connues des Gabonais, qui seraient la cause des troubles physiques ou psychiques qui les atteignent. Plus qu’un clin d’œil à la culture gabonaise, ce titre est une métonymie de la paralysie qui touche le Gabon depuis maintenant plusieurs décennies, Bujulynx s’identifiant à son pays pour dénoncer la crise qui asphyxie la population gabonaise et s’est accrue avec la récente crise post-électorale de 2016. Au-delà du Gabon, c’est la situation des dictatures africaines contemporaines qu’il dépeint en 14 titres originaux, résultat de l’alchimie entre le hip-hop old school et les mélodies de harpe de bwiti.
L’opus est enrichi par plusieurs collaborations, du côté de la soul avec Meryem Saci, de la chanson gabonaise avec Naneth, du reggae avec Ante, et bien sûr du hip-hop avec son binôme Chef-Keza.
Après plusieurs années de travail minutieux de création musicale et de tournages de clip aux quatre coins de l’Afrique, l’opus sera disponible l’été 2019, et une tournée de Bujulynx et son DJ, G-Menga, est programmée pour accompagner la sortie.
