BIOGRAPHIE
Nés respectivement le 1er avril 1981 Diomandé Vazoumana et le 05juin 1982 Djipro christian Olivier, SOOH et OLI, les deux membres du duo, auraient pu ne jamais exprimer leur génie par la musique. En effet ils suivent tant bien que mal de brillantes études qui les mèneront jusqu'en maîtrise de droit pour le premier et Licence de physiques pour le second. Mais ils ont tous les deux la même passion pour le HIP HOP. Et en 2003 quand ils se rencontrent à Yopougon, quartier populaire d'Abidjan, une idée-force les réunis très vite: faire une musique qui parle à son environnement, loin des stéréotypes éculés du RAP et de l'ambiance générale de la variété ivoirienne.
Un RAP sans fioritures qui réussirait à faire parler la réalité de la rue ivoirienne.
Parce qu'il s'agit, en effet, de la rue, là ou l'écrasante majorité de la jeunesse de COTE D'IVOIRE, diplômée ou non, se resoud à rechercher les moyens de sa survie dans un pays où les disparités sociales font le grand écart.
La rue abidjannaise est sale, difficile, militante mais tout aussi loufoque-ment drôle. Un RAP à cette image a besoin d'un symbole que les deux rappeurs ont vite fait de capter: LE GARBA.
Ce met composé de semoule de manioc accompagnée de thon frit apparu en début de la décennie 90, est devenu, avec la crise économique, un véritable phénomène. Au garbadrome on prend, avec un morceau de poisson thon à 100 fcfa, du garba pour au moins 50 francs. GARBA 50 est ainsi l'expression d'une réalité limitée à la survie... Ça c'est pour la bouche.
Pour les oreilles, c'est un RAP donné dans des accents très ivoiriens avec une verve digne des plus grands auteurs du genre. C'est également une écriture simple et subtile faite d'images mais aussi de paroles crues sans auto censure. GARBA50, c'est l'avènement d'un style maitrisé qui allait changer les goûts....
Et depuis septembre 2006, personne en Côte D'ivoire n'a pu passer à coté du phénomène GARBA50. "ya nen pour les oreilles" le premier album du tandem de rap a rencontré un de ces succès qui fascine, tant il relève de l'exploit. En effet il y'a plus de 3 ans quand SOOH et OLI sortent en indépendant leur 1er album, le rap est un genre oublié et rencontrant peu de succès à Abidjan. Mais le talent ne s'embarrasse pas des handicaps.
Et celui de GARBA50 va bluffer l'industrie "coupé décaleur" de la musique ivoirienne. Malgré un enregistrement de petite qualité ( enregistré dans une chambre avecun micro et et une faible promotion, "ya nen pour les oreilles" est devenu l'album certainement le plus écouté de ces cinq dernières années. A travers des textes subtils donnés dans un rap aux accents bien ivoiriens, les deux rappeurs ont réussi à dépeindre la réalité de la vie abidjanaise qui est la leur.
Un rap ABIDJANAIS est donc né de l'union de textes s'appropriant aussi bien les techniques littéraires universelles que les standards de l'argot local ivoirien. Le rap de GARBA50 se veut un rap basique, loin des clichés d'un rap AFRICAIN que beaucoup s'efforcent de cantonner dans le folklore. SOOH et OLI représentent un rap de rue qui transpire les fortunes et infortunes de la vie urbaine en COTE D'IVOIRE.
Il ne s'agit donc plus de jeunes Afro-américains vivants dans le "hood", ni d'immigrés de banlieues parisinennes, mais bien de jeunes Africains "coincés" sur la terre mère qui rêvent eux aussi de conquérir le monde. "On pouvait pas aller aux states, les states sont venus nous trouver" comme ils disent.