1994: premier-né des groupes de la vague metal/hardcore genevoise du milieu des 90’s (celle des nostromo, fragment, préjudice, impure wilhelmina, shora), knut – prononcer «knout» - écume les clubs et les squats de la région lémanique et se distingue rapidement par ses climats à la fois sombres et violents, ses rythmiques complexes, son goût pour la dissonance et ses textes abstraits. didier (voix), philippe (guitare), thierry (basse) et roderic (batterie) évoluent en marge des chapelles musicales, avec un style trop metal pour les fans de hardcore, trop bruitiste pour les métalleux et trop structuré pour les noise-freaks. côté influences, au départ, la froide brutalité des swans, godflesh, zeni geva et today is the day rencontre le rock taillé à la hache de helmet et des melvins, avec dans le gosier et dans les cordes une touche death héritée de l’âge d’or de earache records (entombed, carcass, napalm death). en août 1994, à peine 6 mois après sa création, knut enregistre dans une cave un premier 45 tours autoproduit, démarche 100% «diy» qui préfigure la création ultérieure de snuff records. premier concert à l’usine de genève en ouverture du groupe canadien dogpile puis notamment avec les groupes punk anglais doom et extinction of mankind.
1995: knut peaufine son style et acquiert une expérience scénique. premiers concerts hors de genève ainsi que dans les festivals underground helvétiques, traumatisant peaux de batterie, cordes vocales et de guitares. qui a parlé de public «averti»?
1996: split 7’’ avec le groupe de stoner-noise lausannois ishma (membres de peaceful califlower et sludge). knut se produit dans de nombreux festivals et concerts, notamment le fameux attila tour avec nostromo et fragment. premières parties de groupes comme les young gods et zeni geva, parallèlement à l’écriture d’un premier album. création de snuff records pour soutenir les efforts de plusieurs groupes émergents qui commencent à faire parler d’eux au-delà des frontières. à la fin de l’été, knut enregistre «leftovers», premier cd 7 titres, dans la cave d’un squat genevois. le mix est confié à david weber au studio des forces motrices (condense, tantrum, shovel, young gods, nostromo).
1997: en mars, parution simultanée des premiers cd de knut («leftovers») et de fragment («tronc») sur snuff records. vernissage à l’usine, puis l’attila tour repart de plus belle, les dates se succèdent dans toute la suisse. «leftovers» reçoit un accueil enthousiaste dans la presse spécialisée et snuff records devient un label incontournable sur la scène indépendante. de son côté, knut est bien décidé à enfoncer le clou et à explorer des horizons plus vastes. la composition de nouveaux titres se poursuit et en août le groupe entre au studio des forces motrices pour y enregistrer son deuxième album, «bastardiser». ambiance décontractée et expérimentations nombreuses en studio (le groupe est seul maître à bord pendant ces trois semaines de pause estivale), mais les 9 titres issus de ces sessions sont les plus aboutis que le groupe ait enregistrés. le mix est effectué dans la foulée avec david weber.
1998: année décisive. knut s’est lié d’amitié avec le groupe tantrum de montpellier. une tournée franco-suisse commune prend forme alors qu’un split 7’’ est coproduit par snuff et vicious circle. en mai 98, «bastardiser» sort enfin pour la tournée avec tantrum qui a lieu en juin et se termine par un vernissage live à genève... en marge des premières manifestations anti-OMC. d’emblée «bastardiser» est salué comme une date-clé dans l’underground helvétique et comme l’un des meilleurs disques de metal/hardcore sortis de suisse (faisant même l’objet d’une question dans la version suisse du trivial pursuit!). le groupe trouve dans ces réactions un début de reconnaissance et la motivation pour poursuivre dans sa voie. mais il reste à dépasser le cadre franco-suisse. entrer en contact avec la scène underground européenne est encore peu habituel pour les groupes de suisse romande. mais avec knut, nostromo, bodybag et à lausanne, favez, shovel ou sludge, les choses se mettent à bouger. thierry décide pourtant de quitter le groupe et c’est jeremy, ex-bassiste de nostromo, qui le remplace. les concerts reprennent et à la fin de l’année, le déclic se produit enfin. gregor iwanoff, ancien batteur du groupe culte allemand acme, contacte knut à l’occasion du lancement de son label, chrome saintmagnus. l’écoute de «bastardiser» le convainc d’éditer l’album en vinyle pour lui donner une nouvelle chance sur le marché hardcore européen.
1999: les choses s’accélèrent. alors que «bastardiser» ressort sur chrome saintmagnus, knut a enregistré trois nouveaux titres avec jeremy, cette fois-ci chez serge morattel, musicien et ami de longue date qui vient d’inaugurer le rec studio (brazen, shora, impure wilhelmina, evpatoria report, demilliac). l’opportunité se présente de tourner avec converge, légendaire groupe metalcore de boston. knut sort en vitesse une version cd à tirage limité de ses nouveaux titres, dont deux figurent aussi sur un 7’’ intitulé «ordeal» (co-produit avec molaire industries, france). les dates avec converge seront non seulement l’occasion de tourner avec un groupe à maints égards proche de knut, mais aussi d’entrer en contact avec le label hydra head. outre le fait que jake, chanteur de converge et graphiste, a redessiné la pochette de «bastardiser» pour le vinyle, les membres de converge se disent convaincus que knut doit tenter sa chance aux états-unis. entre-temps, knut a aussi tissé des liens étroits avec overcome – catalogue vpc et label phare du hardcore en france – ainsi qu’avec le groupe parisien ananda, à l’occasion du «superbowl of hardcore» auxquels ils participent en mai aux côtés de converge, napalm death, turmoil et all out war. durant l’automne, knut effectue deux nouvelles tournées européennes, l’une avec les allemands systral (chrome records) l’autre avec ananda et botch (seattle/hydra head), périple qui se termine à rennes en première partie de neurosis et voivod, et fournit l’occasion d’un split 10’’ live de knut/ananda/botch paru chez mosh bart/overcome. c’est à ce moment que knut est contacté par aaron et mark de hydra head et rejoint officiellement le label. une fois de plus, c’est «bastardiser» qui va faire l’objet d’une ressortie, cette fois-ci aux usa. pour l’anecdote, une offre parallèle était venue de relapse records (neurosis, unsane, today is the day, the dillinger escape plan, nile, nasum). l’année se termine avec le sourire...
2000: année plus contrastée, entre sortie américaine de «bastardiser» sans cesse repoussée, passage à vide au sein du groupe après des années d’efforts ininterrompus, et tout de même une tournée européenne avec les tech-grinders américains de creation is crucifixion (willowtip records), suivie de quelques dates avec les floridiens de reversal of man ainsi qu’une participation à des festivals hardcore incontournables comme le vort’n vis en belgique et sant feliu en espagne.
2001: la machine repart de plus belle. au fil des mois, knut a accumulé suffisamment de matière pour envisager un successeur à «bastardiser». le premier trimestre est consacré à la finition des titres qui vont constituer «challenger». en avril, knut entre au rec studio de serge morattel tout en préparant sa première tournée américaine avec isis, le groupe d’aaron turner (hydra head) ainsi que thrones (projet solo de joe preston, ex-earth, melvins). en août, l’album a peine bouclé, le groupe s’envole pour les usa et y effectue 17 dates de la côte est à la côte ouest (et vice-versa), engloutissant 15 000 kilomètres en trois semaines et jouant du plus petit club du midwest au gigantesque milwaukee metalfest, ainsi qu’à san francisco, los angeles, chicago, boston, pour terminer au mythique cbgb’s de new york. pour l’occasion, hydra head a pressé un nouveau mcd qui comprend quatre titres sortis sur divers formats depuis «bastardiser».
2002: sortie de «challenger» en février en europe et en mars aux états-unis. ce troisième album se révèle comme une synthèse de tous les excès knutiens: une succession de déferlantes chaotiques et de drones rouleau-compresseur, servis par un son à la fois concis, tranchant et restituant toute la furie live du groupe. une tournée européenne a eu lieu au printemps 2002 avec keelhaul de cleveland/usa (hydrahead records), et de nouvelles dates suisses et françaises avant que tom, ex-ananda, ne rejoigne knut à la seconde guitare. une première, et de quoi envisager avec enthousiasme les dates prévues pour la fin de l’année, notamment en première partie de motörhead à genève (à vernier sur rock avec nostromo) ainsi qu’une première virée anglaise début décembre avec 5ive’s continuum research project (boston/tortuga records).
2003: incroyable... improbable?... knut est toujours là et affiche 10 ans au compteur. les projets ne manquent pas. pour preuve, c’est reparti avec isis pour une tournée européenne et en juin le fury fest à nantes, un méga événement hardcore/metal auquel participent entombed, gojira, sick of t all, youth of today, nostromo, candiria, the exploited., etc. s’ensuit une autre tournée européenne durant l’été, accompagnée par la réédition de «leftovers» sur le nouveau label suisse ronald reagan/irascible.
2004: période de relative accalmie qui permet d’avancer sur deux fronts; d’une part la préparation d’un album de remixes devant marquer les 10 ans du groupe, d’autre part la composition du prochain album. en août, un unique concert à l’usine de genève avec pelican (chicago/hydra head) permet de tester quelques nouveaux titres. fin novembre, knut entre en studio chez jérôme de nostromo/mumakil – en principe dans le but d’enregistrer une maquette de l’album. mais le résultat, bouclé en un week-end, met tout le monde d’accord: cette session, agrémentée de quelques week-ends d’overdubs, constituera «terraformer», le quatrième album de knut.
2005: année consacrée à la finition de «terraformer» et de l’album de remixes (14 contributions électro, ambient, hip-hop, noise, par dälek, justin broadrick, mick harris, spectre, oren ambarchi, kk null, francisco lopez, asmus tietchens, entre autres). parallèlement, certains membres se consacrent à d’autres projets: roderic part un mois en tournée européenne avec jesu (uk/hydra head) tandis que jeremy forme le groupe mumakil avec des membres de nostromo, deceit et stump fucking. le 8 novembre, «terraformer» sort des deux côtés de l’atlantique, le vernissage de l'album a lieu à l'usine de genève devant plus de 500 spectateurs et avec jérôme (i mericani, edison, buz, prejudice) comme nouveau bassiste et jeremy à la guitare.
2006: tim (prejudice, blended juice) rejoint le groupe au poste de second guitariste. les concerts reprennent avec 29 dates durant le premier semestre, en france, en angleterre, belgique, suisse et luxembourg avec le hellfest comme point d'orgue aux côtés de celtic frost, entombed, opeth, obituary, gojira...
l'album de remixes «alter» sort finalement le 23 mai. le vernissage a lieu à l'usine le 1er juin accompagné de jesu et final. le set est court mais plein de surprises, justin broadrick rejoignant knut pour un "h/armless" à trois guitares et une reprise de "merciless" de godflesh.
de retour au local et finalement équipé d'un peu de matériel d'enregistrement, les répétitions reprennent et les riffs s'empilent à nouveau... à suivre...