Les Cosmonautes Lunatiques forment un trio de chanson francophone : ballades lunaires, cabaret lunatique.
Les Cosmonautes Lunatiques évitent soigneusement l’écueil de la chanson à message. A des années-lumières des jeunes premiers aux belles gueules et aux mélopées doucereuses, les Cosmonautes ont choisi de lier l’humour à la poésie, dans une constellation de bijoux mélodiques. S’ils ne tiennent pas de grands discours sur les questions cruciales de l’univers, c’est pour mieux traquer la rime dans de petites choses anodines (l’actualité astronomique dans Amour platonique) ou populaires (le football dans… Football). Ils laissent exploser leur excentricité avec pour base de lancement de solides attaches culturelles, à l’instar de Joyeux farceurs, inspirée de l’art naïf. Le tout est souligné par une ingéniosité musicale elle aussi empreinte de dérision.
A l’origine seul avec sa guitare, Philippe est bientôt rejoint par Yves, armé d’une guitare et de divers autres ustensiles. Formant ainsi un duo décalé, les Cosmonautes Lunatiques ont largué sur Terre leur premier opus en 2006. Ils prédisaient une Apocalypse imminente et pourtant, deux ans plus tard, les revoici accompagnés d’un troisième larron qui a le sens du rythme. Bien plus qu’un batteur, le Capitaine Schlogg balaie, bruite et blinde les mélodies cosmiques en y ajoutant une base rythmique solide… et un je ne sais quoi de Bobby Lapointe. Au nombre des nouveautés de l’album Chiens, un saxophone qui se baladait par là vient combler les moments lucides de Promenade d’un fou.
Les Cosmonautes Lunatiques ont trouvé dans leur trajectoire à spirales quelques accords de William Sheller, la patience d’une station orbitale et l’énergie d’un singe agité — tous ces ingrédients furent nécessaires à l’enregistrement. En effet, les auteurs de Chiens sont avant tout des bêtes de scène qui ont conquis leur public à coup de langue bien placée. «Une masse absurde résonne» c’est la douce folie onirique de leurs concerts.
Avec Jacques Higelin en ligne de Mir et Claude Nougaro pour bonne étoile, nul doute que les Cosmonautes Lunatiques nous réservent un voyage palpitant dans la galaxie musicale francophone.
Alain Guerry, écrivain
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Les Cosmonautes Lunatiques :
Philippe : voix, guitare acoustique
Yves : guitares, voix, glockenspiel, mélodica, harmonica, kazou
Le Capitaine Schlogg : batterie, casserole, cloches