D’habitude, l’addition ne marche pas. Mettez trois individualités balèzes dans le même groupe, et patatras ! Sur le papier, ça le faisait. En vrai, point du tout. L’histoire du rock grouille d’exemples d’associations décevantes. Les Gatillos font mentir les statistiques. Et chavirer nos oreilles. Et saigner nos cœurs. Voilà donc Monney B, Pierre Omer et Fred Raspail, trois figures respectées et inspirées, qui ont tricoté séparément des choses formidables aux rayons blues, chanson, swing ou rock’n’roll. Leur addition épate, dans un registre neuf et familier à la fois, aux grooves d’hier et aux sons d’aujourd’hui, aux mélodies adhésives et aux mots affutés.
Entre twists électro et rengaines brechtiennes, balades moites et rocks crépusculaires, leur deuxième album passe un nouveau cap. Le son s’est enrichi, l’inspiration s’est étoffée. C’est kaléidoscopique et cinématographique, drôle et dansant. C’est ce qu’il nous faut.
Au fait, les Gatillos ne signifie pas les petits chats – c’est de vieux matous mal léchés dont on parle -, mais les Gâchettes. Et la poudre, ces trois-là savent la faire parler.