C’est dans la tempête que le besoin de repères, d’une ligne de vie, se fait plus fortement sentir. Dans un début de siècle marqué par la multiplicité des crises , l’artiste peut – doit ? – être ce filin qui relie l’homme à sa terre, à ses origines, à sa réalité intérieure. Qui relie les hommes entre eux.
Avec Du mercure dans la rivière, Olivier Mottet nous l’envoie, cette corde. Glacée par la tempête traversée, froide à la première écoute peut-être, mais rassurante lorsqu’on ne sait plus à quoi se rattraper. Et à l’autre extrémité de cette corde, l’artiste est là, compagnon de cordée vivant les mêmes tempêtes, sachant comme nous le besoin de repères.
Après La source, Olivier Mottet revient avec un second album studio tendu, direct, une corde sûre pour dire sans détour mais avec l’exigence de la forme, les doutes, les erreurs de parcours, la sérénité retrouvée. Bref, les tempêtes qu’il traverse avec nous et les cordes auxquelles lui-même, comme nous, continue de se raccrocher.
Patrice Genet