New Album!! coming March 2019.
Sensations de safari sur la Langstrasse zurichoise : la productrice derrière le projet Sissy Fox, Joana Aderi, a rendu visite à ses musicien-nes préféré-es pour donner naissance à la feelgood song « The Sun Is Ready ». Mais tout n’est-il vraiment plus que soleil ? Ceux qui connaissent Sissy Fox se douteront bien qu’un morceau enjoué est chez elle doté d’une âme plus sombre, profonde. C’est d’ailleurs là le cœur du projet Sissy Fox : mouvoir le corps, l’esprit et l’âme.
Le nom Sissy Fox est dérivé de Sisyphe : la figure mythologique grecque qui parvint, avec ingéniosité, à triompher de la mort – mais qui sera plus tard punie à pousser à perpétuité une pierre au sommet, encore et encore. L’artiste basée à Zurich voit là une inspiration : elle cherche à créer son propre monde plutôt que de s’en remettre à des idéaux et autres chemins préconçus.
Sur l’album «Skip the Universe» (2015), la musicienne alliait soul, pop-DIY et punk. En combinant une grande musicalité, des arrangements travaillés et une touche d’humour, elle livrait ainsi une pop joueuse empreinte d’une certaine complexité. Grâce à ce mélange de styles, d’instruments et de beats, tout en se faisant l’auteur de statements forts («Pick your own apocalypse, pray among the hypocrites»), Sissy Fox garantit le mouvement des corps, des esprits et des âmes.
En 2017, le message a-t-il évolué ? Pas d’apocalypse, mais un changement de direction. Sur le single «The Sun Is Ready», elle délaisse la colère subtile de «Skip the Universe» pour épouser une musique aux premiers abords plus légère, plus enjouée. Et plutôt que de nous emmener trop directement vers ses racines, l’artiste helvético-kenyane s’en inspire pour infuser avec intelligence ce nouveau morceau. Nairobi ? Sur la Langstrasse zurichoise ! (Niklaus Buehler, Irascible)
"Dans le premier album Sissy Fox prend ses aises entre soul synthétique, dub moelleux et électro pop; c’est absorbant, reposant (Blue Soul), pas du tout tape-à-l’œil (Young When The Rain Falls) et séduisant. Dans le second, les expéri- mentations, l’imprévisibilité pour boussole, l’hétérodoxie érigée au rang d’hommage (reprise dingue de Manic Depression de Jimi Hendrix!) et des arrangements maniaques confinent à l’expé- rience, à la façon de ce que font leurs cousins dada, les Genevois d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp.
Une réflexion s’impose aux oreilles de ceux que la musique élec- tronique n’attire guère: il existe un vaste espace sonore où des punks qui jouent des claviers avec la liberté de jazzmen peuvent rendre l’électro fascinante. Dans cette galaxie chamarrée, l’astre mouvant Joana Aderi évolue avec le talent d’un caméléon aux ressources apparemment sans fin. Attention: les espèces rares doivent être préservées. Et écoutées." (Thibaut Kaeser, L'Echo, 17 décembre 2015)
