Biography
Vreni Holzer travaille à la manière d'un peintre abstrait. S'il arrive que son propos soit parfois, accidentellement, narratif ou politique, le groupe s'attache avant tout à façonner des textures sonores.
Tantôt, ces artisans-musiciens étalent leurs notes à la truelle en longs monochromes bruts, tantôt, ils esquissent délicatement, comme à l'encre de Chine, la courbe d'un lointain fragile au goût de safran. Un trait de guitare file et trace un paysage dépouillé. D'une voix de funambule, le chanteur évoque les lumières bariolées d'un lieu où s'évanouiraient, l'espace d'un instant, le blanc de l'hiver et l'odeur de la mort.
Mais comment exprimer l'évidence d'un son qui soit à la fois un goût, un souvenir, une odeur, une couleur, une émotion ? Humblement, Vreni Holzer tente une réponse par paréidolie - cette faculté humaine consistant à percevoir des formes sensées là où ne règne que la matière dispersée par un hasard aveugle - en organisant le bruit du monde pour lui conférer un supplément d'âme, inutile et (donc) beau.