YILIAN CAÑIZARES
10 ANS DE CARRIÈRE SOLO /// 10 CHOSES À SAVOIR
Yilian Cañizares fête ses 10 ans de carrière solo. Artiste multirécompensée, iconoclaste et mystique, la voici de retour avec Habana-Bahia. Yilian ouvre ici son champ des possibles avec un nouvel album essentiel, et nous offre le meilleur de sa musique pour célébrer cet anniversaire, car 10 ans, ça se fête !
C’est l’occasion de revenir en 10 hashtags sur la vie de cette artiste singulière.
#Yilian
Avant toute chose, Yilian se prononce « Dji-liane » (/dʒiljan/).
Yilian est une citoyenne du monde. « Mon histoire est celle d’une petite fille à la poursuite de ses rêves », dit-elle. Née à Cuba, la petite Yilian se laisse guider par son instinct dans les rues colorées de sa Havane natale et apprend à sortir des sentiers battus. Éduquée dans la plus stricte tradition classique par une professeure russe, elle veut pourtant tracer sa propre route, devenir la maîtresse de son propre destin, porter la voix de ses ancêtres et proclamer sa culture afro-cubaine à travers le monde entier.
#Violoniste
Le violon sera son passeport pour ailleurs.
À sept ans, Yilian se met au violon, dans un pays de tambours et de cuivres. « Je voulais être pianiste. Mais arrivée à l’école de musique le premier jour, quelque chose de magique s’est produit dès lors que j’ai entendu le son du violon. Pendant huit ans, j’ai joué des deux instruments, puis j’ai choisi le violon ! »
Elle quitte son pays à l’âge de 16 ans pour le Venezuela, son violon à la main et une bourse d’études en poche. C’est là-bas qu’elle rencontre un professeur de musique enseignant en Suisse qui lui conseille de présenter sa candidature au conservatoire de musique de Fribourg, ce qu’elle fait. Le succès est au rendez-vous, elle intègre le conservatoire, et fait sa valise, une nouvelle fois ! Depuis, Yilian habite en Suisse depuis plus de 20 ans. Loin de son île natale et de sa famille, elle s’est forgé un destin, porteur d’une négritude fière, moderne et tournée vers l’avenir.
#Oxum
Le titre Oxum (prononcer « Ochoum ») qui ouvre ce nouvel album est bien plus qu’une chanson pour Yilian. Oxum est considérée comme la déesse de l’amour, de la beauté, de la fertilité, de la sensualité, de la richesse et de l’harmonie. « Je me sens très accompagnée par Oxum, elle me protège et me guide. Dans la tradition afro-cubaine, la seule divinité dont l’appel se fait par autre chose que les percussions, c’est Oxum, que l’on appelle avec le violon, mon instrument de toujours, une étrange coïncidence, une de plus avec Oxum. J’ai vraiment un rapport mystique avec ce mot. C’est une énergie qui définit qui je suis. »
#Panthéon
Si Oxum représente ce qu’elle est, sur son chemin de vie, d’autres exemples à suivre se sont invités dans son histoire. « Si je devais ne citer que trois de mes idoles, je dirais d’abord Chucho Valdés, je me sens tellement chanceuse de pouvoir jouer avec lui, puis Stéphane Grappelli, et enfin Nina Simone. C’est une femme remarquable, elle a compris que la musique était bien plus que de la musique. Il ne suffit pas de faire de jolies choses, il faut que la musique soit porteuse d’un message ».
C’est ce à quoi s’attache Yilian dans son travail. Jamais donneuse de leçons, elle délivre des messages où l’humain est au cœur de tout, dans ce qu’il a de meilleur à partager.
#Engagée
Femme de combats et de convictions, Yilian a été nommée « Voix des océans » par les Nations Unies en 2021. Elle est engagée sur l’égalité femme-homme et sur l’égalité raciale. Sur son nouvel album, elle traite aussi de la violence faite aux femmes dans la chanson « Como El Hilo » avec Nelson Maca.
« Je chante juste ce que je ressens, ce que je vois. La musique fait tomber les barrières que l’on a autour du cœur. Les discours politiques, aussi forts soient-ils, ne seront jamais aussi puissants qu’un discours en musique, car la musique s’adresse directement au cœur. »
Mais la cause dans laquelle elle s’investit corps et âme reste l’éducation. Yilian est l’ambassadrice du Fondo De Arte Joven, une initiative menée par l’ambassade de Suisse à Cuba. Elle enseigne le violon à Lausanne et donne des masterclasses en Europe et en Amérique latine. « Je veux montrer à toute une génération de filles que tout est possible. Je sais l’importance qu’a l’enseignement pour les générations futures. Je veux les encourager à croire en elles et en leurs rêves. »
#Afrique
« L’Afrique est la source de tout. J’aime l’idée de ce mélange entre tradition et modernité. Le point commun entre Cuba, Brésil ou Haïti, c’est la tradition africaine. C’est ce que je propose dans ce nouvel album. » Alors qu’elle aurait pu entamer sa nouvelle décennie musicale comme elle a terminé la précédente, avec Habana-Bahia, Yilian fait bouger les lignes et redessine les contours de sa musique. Si elle a choisi cette voie, elle le doit à un être cher et à un drame personnel.
« J’ai perdu ma grand-mère durant la pandémie, je me suis alors demandé ce que voudrait ma grand-mère pour moi, et cet album est venu à moi. Ce disque, c’est d’abord une célébration. »
La musique comme vecteur de célébration. D’où qu’elle vienne, cette voyageuse effrénée accueille la musique comme un cadeau. Cuba, Afrique, Haïti, Suisse… Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. La musique est son langage, et c’est sur scène qu’elle l’exprime le mieux.
#Live
« Je suis prête à reprendre la route pour mon Habana-Bahia World Tour ! Mon groupe est à l’image de ce que j’aime, un savoureux mélange, un grand mix dont le langage commun reste la musique. Mes musiciens viennent de Cuba, d’Afrique et du Brésil ! »
Sur scène, Yilian est chez elle. Quand on voyage depuis tant d’années dans le monde entier, le seul repère tangible reste la scène. Le public, la chaleur humaine, cela n’a pas de frontières, pas de couleurs, juste une énergie puissante.
Applaudie aux 4 coins du monde, Yilian a été conviée à partager la scène avec Ibrahim Maalouf, Michael League ou encore Chucho Valdés. Du Barbican londonien à la Philharmonie de Paris, la voix de Yilian a fait se pâmer des milliers de spectateurs, et la nouvelle tournée s’annonce plus excitante que jamais.
#Fashion
Yilian a du style, c’est peu de le dire ! Sa fascination pour l’univers de la mode vient d’une enfance où l’apparat n’avait pas droit de cité.
« La mode est une fenêtre artistique, une expression personnelle très forte. L’uniformisation laisse peu de marge pour s’exprimer. J’ai grandi dans le Cuba communiste où l’on portait un uniforme, donc dès que j’ai pu m’exprimer totalement à travers ce que je portais, je l’ai fait ! Je soutiens par ailleurs Stella Jean, créatrice italo-haïtienne qui œuvre pour la représentation des noirs dans la mode et pratique une mode éthique. »
Yilian, en matière de mode comme dans son expression musicale, fait le pont entre tradition et modernité. Son style est intemporel, et son esthétique, aux accents africains, la rend encore plus singulière. Il est loin le temps de l’uniforme cubain !
#Hobbies
Active, elle possède une frénésie de vivre, c’est une passionnée, depuis toujours.
« J’ai besoin de me dépenser, c’est vital. Mon corps doit s’exprimer. Je danse, cela a toujours été en moi, je ne peux pas m’en passer. Depuis la pandémie, je me suis découvert une passion pour les plantes. Je ne profite pas assez de mon jardin, mais lorsque je rentre de tournée, je vois la vie grandir à travers mes plantations, cela me procure une satisfaction immense. Enfin, je cuisine de plus en plus, mon plat signature reste le flan à la noix de coco, une recette secrète que j’ai héritée de ma grand-mère ! Mes amies en raffolent pour mon plus grand plaisir. »
#Rêve
Au regard d’un tel parcours, riche de voyages et de rencontres, on pourrait imaginer Yilian en mal d’inspirations, largement nourrie et comblée par cet itinéraire de femme hors norme. Pourtant, il n’en est rien, elle a encore envie. Très envie.
« Je rêve de rencontrer Sting et Stevie Wonder. Ils ont trouvé une authenticité dans leur art, leurs chansons sont intemporelles. J’espère que ce rêve deviendra réalité, j’y crois. Je n’oublie pas que tout est possible. Si Claude Nobs, le créateur du Montreux jazz festival, n’avait pas cru en moi en m’offrant un pass pour assister au festival alors que je n’étais rien qu’une visiteuse, peut-être que jamais je n’aurais réalisé mon rêve de musicienne. Je ne suis pas encore allé au bout de mes rêves ! »
Dix ans que Yilian Cañizares rêve éveillée.
Elle a passé la dernière décennie à partager sa musique, sa conscience sociale et sa sensibilité à travers une œuvre portée par le désir de faire entendre la voix de ses ancêtres et de diffuser sa culture afro-cubaine dans le monde entier. Habana-Bahia marque le début d’un nouveau chapitre dans la carrière de Yilian.
De belles pages restent à écrire…