Prince Igor est un contemplatif solitaire extraverti et multi-maniaque. À la fois peintre, musicien et poète. Il ne connait pas l’ennui mais est très pote avec la mélancolie et la joie.
Après six mois mouvementés à Londres avec son groupe Cotton Mount, Prince Igor quitte le groupe et le groupe le quitte aussi. De retour à Genève, il se casse une patte en escaladant une barrière, dans l’espoir de rentrer en soirée sans payer et d’épater la galerie. La providence le place alors en convalescence pour quelques mois dans une piaule de fortune avec le producteur hyperactif et insaisissable Vie D’Ange (Lipka, Danitsa, виданж)
Ils deviennent vites amis et, lors d’une douce nuit d’été légèrement alcoolisée, Prince Igor fait écouter à son désormais coloc’ les dizaines de maquettes Garages Band qui dorment dans son macbook. Des morceaux vibrants aux mélodies pop imparables mais super bordéliques et mal enregistrés. « Les bébés morts méritent une Vie d’Ange ! » s’écrie alors l'intéressé. Il a trop bu aussi mais sait encore reconnaitre une perle dans l’huitre, un diamant brut à polir, juste un peu…
Guitares, basse et micros en soute, les deux loups débarquent à Prague un soir d’automne. Ils y louent un appart' et s’offrent une paire d’enceintes. Débutent alors ces jours sans fin composés essentiellement de nuit. De l’aube à l’aube ils se paient le luxe de réaliser un album à l’ancienne, en prenant le temps de rire et de douter. L’hiver arrive et on leur propose le gardiennage d’une immense maison vétuste avec vue sur le Rhône. Le studio change d’air pour deux mois et s’établit dans la campagne suisse.
Les instruments passent d’une main à l’autre, inlassablement. Jusqu’à ce que la ligne de basse soit parfaite, jusqu’à ce que les précieuses notes de piano soient trouvées. Construit à l’instinct et sans pression, les morceaux trouvent leur identité presque magiquement, comme sorti du brouillard vers le soleil timide de quinze heure vingt-trois.
L’album 17 sera plus pop que prévu encore. Avec un brin de nonchalance, Prince Igor appose sa voix, profonde ou altière, sur les break beats et les 808 qui soutiennent sa guitare acoustique chevrotante. Là, des synthés poudreux enrobent des maracas bricolées avec du riz dans une vieille boite de cigarette en fer. Un xylophone vient parfois souligner un gimmick entêtant alors que le déploiement gracile et fier des cordes installent le nouveau refrain qui les empêchera de dormir ce soir encore.
Puis, Prince Igor et Vie D’Ange s’exilent une dernière fois, au point de ne plus savoir où c’est, chez eux. Le titre Away from home naitra de ce constat. Le home-studio se monte cette fois près d’Annecy, en France, dans une maison perdue dans les pâturages infinis. C’est le printemps et les textes parlent d’amours impossibles et du temps qui passe, presque du temps qu’il fait. Les mecs font du cerf-volant dans le vallon et jouent à la pétanque dans l’herbe, entre deux arrangements de cordes.
17 est le premier album solo de Prince Igor. On pourrait le qualifier de wavy folk-pop downtempo si l’on faisait semblant de s’y connaitre. C’est un album réalisé, dans de belles maisons prêtées à gauche à droite, par deux potes qui le sont devenu grâce à la musique et à ce qui fait qu’on devient ami et pas amoureux.
Tous les morceaux on été écrit et composés par Prince Igor mais les arrangements ont été fait à deux, comme l’enregistrement de tout les instruments. L’album à été produit par Vie d’Ange et mixé Par Xavier Dromard. Une partie des voix ainsi qu’Anna Minten au violoncelle et Daniel Minten à l’alto furent enregistrés par Renaud Millet-Lacombe au Hush Sound Studio à Genève.
