l n’existe pas de lien fondamental entre la vie de Savarit et son travail, à savoir la musique. Guitariste d’origine franco-iranienne, il s’est établi sur une zone limitrophe jouxtant la France et la Suisse, prouvant dans son quotidien comme dans ses morceaux qu’il n’existe pas de frontières en musique. Parlons alors de celle de Savarit. Elle n’est marquée par aucun des trois pays précités. Non, son langage musical lui est propre. La guitare y occupe une place primordiale, elle se déploie dans toute sa versatilité, en se frayant un chemin au travers d’un arrangement toujours fin, tressé de saxophones hantés et de basses lysergiques. À la lecture des titres qui constituent cet album, on devine une inclination de son auteur pour les lieux intemporels. À raison, car le projet est né lors d’un voyage aux États-Unis. «NJ to SF», «Amour de Tanger», «Rapallo», ou «Arrival at Hopson Plantation»: les toponymes affluent. Le désir d’évasion transparait tout du long de l’écoute de ces plages parfois instrumentales, et quelquefois habillées des paroles élégantes d’Alexis Kacimi, ex leader des Rebels of Tijuana et ami proche de Savarit.
Le départ, la bourlingue, ou le voyage transpirent de guitares carillonnantes ou de basses au son chaud et rond. Concentrez-vous sur ces six cordes : on ressent dans chacune des vibrations qu’elles produisent une urgence; celle de s’échapper, de fuir, de se renouveler par le mouvement. Et c’est exactement dans cet état d’esprit que «French Riviera» a vu le jour. Un projet qui allie bossa, folk et surf-rock dans un esprit libéré de tous dogmes, clamant une fois pour toute la toute-puissance de «l’Art pour l’Art».